Un espace vert en péril

Une mobilisation citoyenne s’organise pour empêcher Hydro-Québec TransÉnergie de procéder à l’abattage de 194 arbres, dont plusieurs qui ont plus de 50 ans, sous sa ligne à haute tension parallèle aux Galeries d’Anjou.

Hydro-Québec justifie la nécessité de ces coupes par le danger d’arcs électriques que représentent les arbres ciblés. Ces arcs électriques sont en fait une décharge électrique qui se produit entre deux conducteurs.

« La tension est si forte que l’arbre n’a pas besoin de toucher à une ligne pour qu’il y ait un arc électrique », a expliqué Jean-Philippe Rouleau, conseiller en relation avec le milieu de la Direction des affaires régionales et collectivités d’Hydro-Québec lors d’une entrevue antérieure.

La décharge peut tuer ou causer de graves blessures, provoquer une panne électrique ou encore déclencher un incendie.

L’arrondissement d’Anjou a réussi à suspendre les travaux, initialement prévus pour août 2013, après plusieurs échanges avec la société d’État.

Avec le retour du printemps, Hydro-Québec semble vouloir revenir à la charge avec son projet. Des Angevins ont aperçu de leurs employés à proximité de l’espace vert de l’avenue des Closeries, là où passe notamment la ligne à haute tension. À cet endroit, plusieurs arbres ont déjà été identifiés pour abattage, ce qui fait craindre le pire aux résidents.

« Ce que propose Hydro-Québec dans le secteur de l’avenue des Closeries, c’est de raser tous les arbres de notre espace vert. Un émondage pourrait très bien faire l’affaire. En 50 ans, aucun entretien n’a été effectué et là on veut tout abattre. Ça n’a aucun sens », déplorent Andrée Lauzon et Claudette Gariépy, deux citoyennes à l’origine du mouvement de contestation.

Une quinzaine d’Angevins se sont présentés au conseil de ville de Montréal du mois de mars pour sensibiliser les élus et leur demander de les appuyer dans ce dossier.

Le maire Coderre s’est alors dit interpellé et a promis d’analyser la situation. Quelques jours plus tard, il était d’ailleurs sur place pour constater visuellement de quoi il en retourne.

Les élus de l’arrondissement d’Anjou ne baissent pas les bras. Ils ont récemment adopté une résolution pour mandater le service du contentieux de la Ville de Montréal d’étudier toutes les avenues possibles pour éviter un abattage massif.

De plus, le magistrat angevin et la directrice de l’arrondissement tenteront de s’asseoir avec Hydro-Québec pour discuter. Ils espèrent que cette médiation permettra de dénouer l’impasse et de trouver une solution acceptable pour tous.

Les citoyens n’en démordent pas. Hydro-Québec doit renoncer à son projet et envisager d’autres solutions.

« Ils ont proposé de faire les travaux sur une période de trois ans. Ce n’est pas plus acceptable, car au final le résultat demeure le même. La compagnie doit plutôt envisager l’élagage et des mesures d’entretien. Elle peut également augmenter la hauteur des fils », de souligner Mme Lauzon.

Agrile du frêne

Par ailleurs l’arrondissement angevin doit présentement abattre plusieurs frênes sur son territoire en raison de l’agrile du frêne, notamment au parc de Peterborough.

« C’est une situation désolante, mais comme plusieurs autres arrondissements, nous devons procéder à l’abattage des frênes infestés. Nous replanterons d’autres arbres.

« Nous tenterons de trouver des arbres de taille moyenne, mais ce ne sera pas facile et il faut voir si c’est possible. Sinon, nous serons obligés de planter des arbustes et le temps devra faire son œuvre », indique Luis Miranda, maire de l’arrondissement.

La semaine dernière, les employés étaient à la tâche (abattage) et les interventions se poursuivront au cours des prochains jours.

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