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Première campagne à titre de PM pour Mme Wynne

Maria Babbage - La Presse Canadienne

TORONTO – La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, traîne de lourds bagages politiques dans la soute de l’autocar libéral de campagne.

En devenant leader du Parti libéral de l’Ontario en janvier 2013, elle a hérité des squelettes de son prédécesseur, Dalton McGuinty: enquête criminelle dans la gestion des services ambulanciers aériens Ornge, annulation, au coût de 1,1 milliard $, de deux projets — très impopulaires — de construction de deux centrales thermiques, enquête policière sur la destruction de courriels qui éclairaient semble-t-il ce scandale, et installation de poutres potentiellement dangereuses dans des infrastructures à Windsor, que le gouvernement libéral a cachée pendant des mois.

Lorsqu’on lui demande si cet héritage controversé ne pèsera pas trop lourd dans sa campagne pour offrir le 12 juin un quatrième mandat consécutif aux libéraux, Mme Wynne répond qu’elle a insufflé transparence et ouverture depuis son assermentation il y a plus d’un an.

Selon elle, les électeurs doivent s’attarder plutôt au budget que son gouvernement a présenté jeudi dernier, qui prévoit notamment un projet de régime de retraite et des milliards de dollars de financement pour le transport public.

Mme Wynne, âgée de 60 ans, est devenue le 11 février 2013 la première femme à diriger un gouvernement en Ontario — et la première lesbienne à diriger un gouvernement provincial au pays. Mais elle n’a pas été élue première ministre à la suite d’élections générales — elle a remplacé le démissionnaire Dalton McGuinty.

Née à Toronto, Kathleen O’Day Wynne avait marié Phil Cowperthwaite en 1977, et le couple s’était installé aux Pays-Bas pendant quelques années avant de rentrer au Canada. Elle a un fils et deux filles, qui lui ont donné trois petits-enfants.

Mme Wynne est «sortie du placard» à l’âge de 37 ans, et s’est mariée en 2005 avec Jane Rounthwaite, qu’elle avait connue 30 ans plus tôt à l’université. Elle a dirigé pendant quelque temps sa propre firme de médiation professionnelle, et a amorcé sa vie politique au conseil scolaire de Toronto. Elle a ensuite été élue pour la première fois à l’Assemblée législative en 2003 pour, dira-t-elle, chasser ces conservateurs qui, pour sabrer dans les dépenses, avaient procédé à des changements controversés dans les services à la population.

Mme Wynne a hérité de portefeuilles importants dans les gouvernements McGuinty, notamment aux Affaires autochtones, aux Affaires municipales, aux Transports et à l’Éducation.

Sa réputation de femme conciliante a été un atout lors de la course à la direction du Parti libéral, une qualité que la nouvelle première ministre a mise à profit ensuite pour calmer le jeu dans certaines crises sociales — avec les enseignants, mécontents de gels des salaires imposés, et avec les régions, furieuses de l’abandon du programme de machines à sous aux hippodromes, et de l’annulation de l’installation d’éoliennes industrielles.

Elle aura réussi de plus à faire adopter un premier budget en le taillant sur mesure pour s’assurer du vote des néo-démocrates. Mais cette fois-ci, malgré un budget plutôt «faisons payer les plus riches», le NPD dit ne plus pouvoir soutenir ce gouvernement gangrené par les scandales.

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